QUI SUIS-JE ?

(c) Pascal Hudo

« j’ai toujours été extrêmement sensible à l’art en général. Adolescent je me rêvais artiste peintre maudit ou rock star déchu à l’image des artistes que j’admirais sans modération. Je viens pourtant d’un milieu ouvrier où la culture était relativement inexistante. Hormis la TV et la radio, je n’avais pas accès à grand-chose. J’étais un enfant timide et rêveur et par déformation très solitaire. Aussi loin que je m’en souvienne j’ai toujours dessiné, je reproduisais mes héros de Bd en marge de mes cahiers d’écolier, ce qui avait pour effet de rendre dingue mes profs. Déjà que j’étais un cancre invétéré, cela n’arrangeais pas mon cas. Bref tu vois le tableau… La littérature SF, la BD, le cinéma aussi puis la musique a été une sorte d’exutoire permanent à la réalité. A le dire comme ça, ça semble triste mais bien au contraire j’étais un enfant plutôt joyeux, lorsque je sortais de ma bulle.

c’est vers le début de l’adolescence que la peinture a pris un peu le pas sur le reste. Ma mère, me voyant reproduire non plus des Lucky Luke, Blueberry et autres héros Marvel mais des tableaux de Van Gogh ou de Modigliani, m’a inscrit au cours du soir des Beaux-arts. J’y suis resté un an sans réellement réussir à m’y sentir à l’aise. Il y avait une ambiance qui ne me correspondait pas, un entre-soi où je n’ai pas réussi à trouver ma place, je pense. Et comme j’étais fan des Cure, Bauhaus, Siouxsie et Smiths j’avais le look qui allait avec donc pas vraiment dans la même démarche esthétique que les autres… Pour moi le jeans bleu et les baskets blanches représentaient le sommet de la médiocrité (rire). La musique était toujours là et il ne fallait pas trop rigoler avec ça, voilà voilà… Après cette épisode catastrophique aux Beaux-arts et ne voulant pas rester sur un échec, j’ai pris des cours chez un artiste peintre, Pierre Roughol, qui ma donnée toutes les bases qui me manquaient et beaucoup plus encore. C’était un vrai père spirituel, qui au-delà de l’apprentissage de la peinture ma éveillé aussi à la poésie et à une littérature plus intellectuelle…

Voilà sans doute pourquoi aujourd’hui tout m’intéresse. Je n’ai pas de limite, sauf sur la pratique de la musique parce que je ne suis pas du tout musicien, je ne joue d’aucun instrument. J’ai bien essayé la guitare à 15, 16 ans et franchement le résultat n’était pas là. Il valait mieux pour tout le monde que je n’insiste pas (rire).« 
Extrait d’un entretien pour Buzz on Web